Les sœurs apothicaires arrivent à Joinville en 1772
Venant de Nancy, siège de leur congrégation, les sœurs de St Charles Borromée arrivent à Joinville pour remplacer, sous l’autorité d’une mère supérieure, les maîtresses et autres servantes qui oeuvraient avec dévouement à l’hôpital Sainte Croix. Pendant de longues années, quasiment 2 siècles, le personnel exerçant dans l'apothicairerie hospitalière a été quantitativement peu important et qualitativement assez mal préparé à l'exécution des opérations pharmaceutiques.
Lorsqu'elles arrivent à l'hôpital Saint Croix, le service médical comprend alors un médecin, un chirurgien et un apothicaire, du nom de Joseph Chevrier. Ce sont elles qui le remplaceront dans la fonction d'apothicaire, d’où leur nom de sœurs apothicaires.
Jusqu'à la fin du 18ème siècle, les malades sont plutôt hébergés (voire enfermés) dans les hôpitaux que soignés. Le service pharmaceutique est donc assuré par les soeurs qui préparent et délivrent tous les remèdes, c'est en quelque sorte leur activité par tradition bien qu'elles n'aient reçu aucune formation théorique dans ce domaine. Elles transmettent, au fil des années aux soeurs les plus jeunes les connaissances pratiques qu'elles ont acquises par leur exercice quotidien. Bien que le synode de Milan en 1565 ait interdit l'exercice de l'art pharmaceutique aux religieuses, celles-ci continueront non seulement à exercer leur activité au sein de hôpital mais aussi de délivrer des médicaments au public, hors de l'hôpital, entrant ainsi en conflit quasi-permanent avec la communauté des maîtres-apothicaires de la ville de Joinville.
La Déclaration Royale du 25 avril 1777 qui est l'acte fondateur de la pharmacie moderne permet aux établissements hospitaliers de disposer d'une pharmacie, mais n'impose pas la présence d'un pharmacien pour en assurer la direction. Cette lacune importante ne sera comblée que par la loi du 11 septembre 1941 qui subordonne expressément l'existence d'une pharmacie dans un hôpital à la condition qu'elle soit gérée par un pharmacien (gérant). L'article 8 de la Déclaration Royale précise que la pharmacie de l'hôpital est exclusivement prévue à l'usage particulier et intérieur de l'établissement : concept de pharmacie à usage intérieur. Ce même article 8 interdit la vente de produits pharmaceutiques à tous les religieux, mais leur reconnaît implicitement le droit de délivrer gratuitement des remèdes.
Le règlement de 1781 précise que la religieuse de la pharmacie accompagne la visite des médecins et prend note des remèdes ordonnés.
Expulsées pendant la période révolutionnaire, les soeurs de St Charles reviendront à partir de 1802, à la demande de la population, pour reprendre en main un hôpital en total déconfiture. Après leur retour, elles vont peu à peu retrouver une grande partie de leurs prérogatives anciennes, bien que l'administration réclame un programme de formation permettant aux soeurs d'acquérir les bases nécessaires à la dispensation des remèdes et des soins.
Chaque matin, dès 8 heures, la religieuse de la pharmacie accompagne la visite des médecins et des chirurgiens au lit des malades. Elle prend note sur un registre des remèdes et soins prescrits et du régime alimentaire adapté au malade (quantité de pain). Elle veille attentivement au strict respect des traitements prescrits et participe à la visite spéciale du samedi matin organisée pour la sortie des malades guéris. Au cours du 19ème siècle, l’Hôpital devenant un lieu de soin effectif, les religieuses sont amenées à pratiquer de plus en plus d'actes de soins : soins d'hygiène, lavements (voir la pompe à lavement sur la photo ci-dessus), pose de sangsues, de ventouses de cataplasmes sinapisés. Vers 1880, les injections hypodermiques sont pratiquées par les étudiants en médecine et c'est une religieuse qui est chargée d'aiguiser l'aiguille en biseau.
Les Sœurs de St Charles de Borromée exerceront leur activité jusque dans les années 1980. Elles étaient devenues, entre temps, infirmières. Dans leurs 2cv elles allaient prodiguer, en plus de leurs activités hospitalières quotidiennes, leurs soins et piqures à domicile ; avant que le secteur ne s'ouvre aux infirmières libérales.
Venant de Nancy, siège de leur congrégation, les sœurs de St Charles Borromée arrivent à Joinville pour remplacer, sous l’autorité d’une mère supérieure, les maîtresses et autres servantes qui oeuvraient avec dévouement à l’hôpital Sainte Croix. Pendant de longues années, quasiment 2 siècles, le personnel exerçant dans l'apothicairerie hospitalière a été quantitativement peu important et qualitativement assez mal préparé à l'exécution des opérations pharmaceutiques.
Lorsqu'elles arrivent à l'hôpital Saint Croix, le service médical comprend alors un médecin, un chirurgien et un apothicaire, du nom de Joseph Chevrier. Ce sont elles qui le remplaceront dans la fonction d'apothicaire, d’où leur nom de sœurs apothicaires.
Jusqu'à la fin du 18ème siècle, les malades sont plutôt hébergés (voire enfermés) dans les hôpitaux que soignés. Le service pharmaceutique est donc assuré par les soeurs qui préparent et délivrent tous les remèdes, c'est en quelque sorte leur activité par tradition bien qu'elles n'aient reçu aucune formation théorique dans ce domaine. Elles transmettent, au fil des années aux soeurs les plus jeunes les connaissances pratiques qu'elles ont acquises par leur exercice quotidien. Bien que le synode de Milan en 1565 ait interdit l'exercice de l'art pharmaceutique aux religieuses, celles-ci continueront non seulement à exercer leur activité au sein de hôpital mais aussi de délivrer des médicaments au public, hors de l'hôpital, entrant ainsi en conflit quasi-permanent avec la communauté des maîtres-apothicaires de la ville de Joinville.
La Déclaration Royale du 25 avril 1777 qui est l'acte fondateur de la pharmacie moderne permet aux établissements hospitaliers de disposer d'une pharmacie, mais n'impose pas la présence d'un pharmacien pour en assurer la direction. Cette lacune importante ne sera comblée que par la loi du 11 septembre 1941 qui subordonne expressément l'existence d'une pharmacie dans un hôpital à la condition qu'elle soit gérée par un pharmacien (gérant). L'article 8 de la Déclaration Royale précise que la pharmacie de l'hôpital est exclusivement prévue à l'usage particulier et intérieur de l'établissement : concept de pharmacie à usage intérieur. Ce même article 8 interdit la vente de produits pharmaceutiques à tous les religieux, mais leur reconnaît implicitement le droit de délivrer gratuitement des remèdes.
Le règlement de 1781 précise que la religieuse de la pharmacie accompagne la visite des médecins et prend note des remèdes ordonnés.
Expulsées pendant la période révolutionnaire, les soeurs de St Charles reviendront à partir de 1802, à la demande de la population, pour reprendre en main un hôpital en total déconfiture. Après leur retour, elles vont peu à peu retrouver une grande partie de leurs prérogatives anciennes, bien que l'administration réclame un programme de formation permettant aux soeurs d'acquérir les bases nécessaires à la dispensation des remèdes et des soins.
Chaque matin, dès 8 heures, la religieuse de la pharmacie accompagne la visite des médecins et des chirurgiens au lit des malades. Elle prend note sur un registre des remèdes et soins prescrits et du régime alimentaire adapté au malade (quantité de pain). Elle veille attentivement au strict respect des traitements prescrits et participe à la visite spéciale du samedi matin organisée pour la sortie des malades guéris. Au cours du 19ème siècle, l’Hôpital devenant un lieu de soin effectif, les religieuses sont amenées à pratiquer de plus en plus d'actes de soins : soins d'hygiène, lavements (voir la pompe à lavement sur la photo ci-dessus), pose de sangsues, de ventouses de cataplasmes sinapisés. Vers 1880, les injections hypodermiques sont pratiquées par les étudiants en médecine et c'est une religieuse qui est chargée d'aiguiser l'aiguille en biseau.
Les Sœurs de St Charles de Borromée exerceront leur activité jusque dans les années 1980. Elles étaient devenues, entre temps, infirmières. Dans leurs 2cv elles allaient prodiguer, en plus de leurs activités hospitalières quotidiennes, leurs soins et piqures à domicile ; avant que le secteur ne s'ouvre aux infirmières libérales.